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Page:Choquette - Les Ribaud, 1898.djvu/190

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Les Ribaud

ces vingt ans, mais quand je frappe sur mon vieux cœur meurtri, je les fais renaître si vivants qu’ils ne me paraissent plus que d’hier. Ah ! oui, je comprends bien.

Et de la paupière du pauvre curé — dont la figure avait pris une expression de douce, de suave résignation, sans le moindre fiel — une larme jaillit tout à coup.

— Mais alors, si vous comprenez, comment pourrais-je briser mon amour ?

— Tu ne le pourras pas, Madeleine, car ça ne se brise pas.

— Que me dites-vous ?

— Ça ne se brise pas… et tu dois l’aimer encore, Madeleine.

— Vous me conseillez ça, vous, mon curé ?

— Je te l’ordonne aussi. Tu m’as pro-