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Page:Choquette - Les Ribaud, 1898.djvu/265

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Les Ribaud

J’avais pourtant fait de beaux rêves…

Quand, à force de me raidir contre tout ce qui m’environne, de me débattre contre le cauchemar qui m’obsède, il me vient quelques idées nettes, je ne fais que tomber dans d’autres angoisses.

Tout est calme, d’un calme effrayant, aujourd’hui, autour de moi. Je n’entends pas même voler une mouche, et, cependant, à travers les murs, de très loin, je m’imagine à chaque minute surprendre des coups de fusil, des coups de canon, qui me font sursauter.

Non, ce n’est pas absolument affaire d’imagination. On se bat aujourd’hui quelque part. C’est vrai que les coups de feu résonnent, que les balles sifflent, que le sang coule.

Comment suis-je donc faite pour que cette chose monstrueuse : la guerre, n’é-