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Page:Choquette - Les Ribaud, 1898.djvu/278

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Les Ribaud

deleine ne s’aperçoit point qu’elle n’a qu’une légère mante aux épaules, que des escarpins aux pieds, qu’elle est presque tête nue ; mais elle va quand même, empressée, malgré le vent qui siffle et le brouillard qui englue le trottoir.

Elle ne voit rien autour d’elle ; rien ne résonne dans son oreille que ce ran… ran… ran… rataplan, qui lui arrive maintenant plus distinct de là-bas et lui fait oublier tout le reste.

Les maisons blanchies à la chaux, les arbres desséchés secoués en sifflant, les carrés d’ombre allongés sur les madriers par ce couchant hâtif et brumeux d’automne, défilent sans la distraire aucunement de son idée fixe. Elle va le revoir, Percival, son fiancé, celui à qui elle s’est si tendrement donnée, l’autre soir. Maintenant, surtout depuis que l’abbé Michau-