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« M. le grand-vicaire Mailloux étant obligé, à cause du mauvais état de sa santé, de revenir dans l’intérieur du diocèse, je vous informe que j’ai nommé M. Audet, curé de St-Joseph de Carleton, vicaire forain pour le district de Gaspé, et lui ai conféré sur toute l’étendue de sa juridiction, les pouvoirs de grand-vicaire.

« En donnant à M. Audet cette charge de confiance, je ne fais qu’aller au devant des désirs de ses confrères de cette partie du diocèse, qui ont su apprécier ses éminentes qualités, et surtout le zèle et la prudence avec lesquels il s’est acquitté des devoirs de son ministère de pasteur… »

Dès son arrivée M. Audet comprit la nécessité d’une maison d’éducation secondaire pour les jeunes filles de la Baie des Chaleurs. Le manque de communications, le manque de moyens que les parents en général avaient à disposer pour envoyer leurs enfants au loin, pour y recevoir une éducation convenable, la rareté des institutrices pour le maintien des écoles primaires, tout cela avait fait germer dans le cœur du zélé pasteur, l’idée de la fondation d’un couvent à Carleton.

Plein de confiance en la divine Providence et en l’excellence de son œuvre, M. Audet s’adressa d’abord à la bonne volonté de ses paroissiens. Ce n’était pas chose facile. On venait de terminer une église au prix des plus grands sacrifices. Mais rien ne peut arrêter M. Audet dans son œuvre. Aucun obstacle ne lui semble insurmontable. C’est qu’il s’agit d’une portion importante de son troupeau, du maintien des bonnes mœurs par l’éducation toute chrétienne que les jeunes filles doivent recevoir, et la grande cause de l’éducation est en jeu. C’est plus qu’il n’en faut pour stimuler le zèle du pasteur.

M. Audet n’hésite point. Il se met courageusement à l’œuvre. Bientôt la divine Providence vient à son secours d’une manière évidente. Un riche industriel de Carleton,