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L’ŒIL DU PHARE

raffinement qu’elle procure ; mais sur des caractères encore moins avertis. Aussi longtemps que Pierre Brillant s’est contenté d’être son paroissien le plus à l’aise, de s’honorer de sa confiance et de seconder toutes ses vues comme fabricien, il était facile de lui faire agréer en outre le beau projet que nous connaissons. Maintenant, puisque les événements se sont précipités, il faut compter avec des éléments et des obstacles dont il avait malheureusement méconnu l’importance : l’éducation fausse d’une campagnarde et la frivolité naturelle du caractère féminin.

Mademoiselle Esther, retournée à ses études, n’a pas voulu languir bien longtemps sur les livres ; elle a su obtenir d’un père facile et d’une mère complice son « entrée dans le monde ». Ce commencement d’émancipation lui a permis, puisqu’elle est grande demoiselle, d’assister à une fête sociale, à la ville, de « faire son début » avec une intime amie, dans une réunion de gens très distingués où elle a retrouvé l’intéressant Hector Hardy.