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LA TRAME ROMPUE ET LA GRANDE PITIÉ DE JEAN

L’entrée dans le monde, ou le « début » de la jeune demoiselle, est la mise en vedette, à jour conventionnel, de ses aptitudes sociales, de ses talents naturels perfectionnés par une coûteuse éducation, de qualités vraies qui en feront un jour la femme bénie, pourvu que ce printemps trop hâtif ne les étiole pas dans leur première floraison, et s’il fallait tout dire, en vedette aussi, des caprices mutins momentanément trop flattés, qui en feront plus tard l’horrible mégère acariâtre.

C’est aussi l’occasion, pour des parents hautains et bien rentés, de faire miroiter l’éclat, emprunté ou non, d’avantages dotaux, auxquels une idylle trop brusquée devra de se voir transformée peut-être en un très vilain troc de sentiments.

Mais c’est encore plus, hélas ! la première mascarade officielle des vanités féminines sous les afféteries hypocrites. Après son début dans le monde, la jeune émancipée aura voix délibérative avec ses égales, avec sa mère aussi, dans des colloques où se fourbissent les armes plus ou moins