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Page:Chouinard - L'œil du phare, 1923.djvu/14

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AUX « PIGNONS ROUGES »

appellera sur les lèvres la prière, seul foyer d’amour qui reste aux morts. Car c’est pour ceux-là surtout qui vivent dans la peine que la confiance en Dieu se fait consolante et douce. Quand le monde avec ses antipathies méchantes, ses égoïsmes inconsidérés et ses goûts frivoles s’impatiente enfin aux redites des mêmes doléances, il fait bon de pouvoir ouvrir son âme à Celui qui, un jour heureusement inévitable, rétablira un équilibre éternel entre les parts de ceux dont la vie fut une jouissance et ceux qu’elle a fait amèrement pleurer.

Cette lumière intermittente, aujourd’hui de malheur, en d’autres temps et sous d’autres cieux, elle deviendra encore symbolique et représentera l’âme canadienne aussi en péril. L’amour du sol natal dans la vie, n’est-ce pas ce phare qui ne s’éteint jamais que pour se raviver bientôt ?

Encore une fois, et pour cette fois comme pour l’avenir, ne médisons pas du cœur humain ; car depuis cette catastrophe, la veuve Pèlerin et son fils ont su vivre, avec