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AUX « PIGNONS ROUGES »

II

Le Cousin d’Amérique


Cette vie-là durait depuis une dizaine d’années déjà. Jean Pèlerin en aura bientôt seize, et rien n’avait troublé durant ce laps de temps la sérénité toujours quelque peu empreinte de tristesse qui régnait aux « Pignons-Rouges ». Mais l’heure viendra prochainement où de nouveaux soucis vont naître, où il faudra définitivement orienter l’orphelin dans son avenir. Ses succès rapides à l’école élémentaire, sa conduite exemplaire, son ardeur au travail, les aptitudes plus que moyennes de son intelligence, tout chez lui avait concouru à capter l’estime du public, et plus que toute autre, celle du vieux curé qui valait bien une affection toute paternelle. Entre le prêtre et son élève, les entretiens étaient devenus plus sérieux. Le programme des études primaires avait depuis assez