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L’ŒIL DU PHARE

longtemps fait place à celui des premières classes d’humanités. C’était toujours un plaisir pour le vieillard de revenir avec cet enfant intelligent sur les brisées maintenant lointaines de ses premiers efforts personnel chez les classiques et pour Jean, c’était un honneur, qu’il n’aurait pu de lui-même convoiter, d’être ainsi appelé à monter un jour, peut-être, au niveau d’esprit de l’homme le plus cultivé de tous ceux qu’il lui avait été jusqu’à présent donné de voir et d’entendre.

Au logis maintenant, l’entre-temps des classes reste rempli sans doute des effusions d’amour maternel et filial ; mais que d’heures aussi s’écoulent silencieuses, pour l’un devant le livre, et pour l’autre, à l’évocation secrète de choses inconnues de l’avenir, et de choses, hélas ! trop connues du passé.

Le beau rêve d’avenir, il s’était inopinément offert un jour à l’esprit de la pauvre mère comme un rayon de soleil perçant tout à coup son ciel bas et morne.

— « Savez-vous, maman, lui avait dit