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L’ŒIL DU PHARE

front une auréole vénérable aux yeux de tous les siens laissés après lui sur terre.

Et s’il se trouve ainsi en contre-partie avec son cousin désœuvré, sous certain rapport il en est de même des deux femmes. Rose Després voit en son mari autre chose qu’un mandataire, usufruitier provisoire d’une fortune destinée à ses enfants. Il borne de tous côtés son horizon, mais le champ d’activité au milieu duquel il la fait vivre est assez vaste pour satisfaire toutes ses aspirations raisonnables d’épouse dévouée. Elle n’a connu que la pauvreté de son village natal et la générosité du travail qui édifie leur avenir ; cela suffit à son bonheur. N’ayez crainte qu’elle ne porte jamais envie au faste de l’autre famille ; elle se contentera de l’admirer d’un œil plutôt reconnaissant. L’humilité jamais démentie de son côté entretiendra entre les deux maisonnées, pour la plus grande consolation de la vieille maman, une bonne entente indéfectible.

Cependant leurs manières personnelles d’entendre la vie, en jouissant de ses bon-