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FORTUNE LÉGUÉE ET FORTUNE ACQUISE

heurs, vont bientôt et pour quelque temps diverger.

Les années s’écoulent et elles passent rapidement quand on est heureux. Les deux familles s’accroissent et se développent ; c’est une bénédiction pour les deux cousins dont elles portent les noms, mais combien plus surtout pour Émile Dupin, qui trouvera dans l’éducation de ses enfants la préoccupation non-seulement légitime mais nécessaire à la disposition normale de sa vie. Elle l’empêchera, durant ces belles années, de sentir toute l’acuité du mal dont le virus menace d’empoisonner son sang de roturier : l’ennui dans la richesse et le désœuvrement. C’est à cause du soin, de l’affection bien entendue à répartir aux chers petits, que monsieur et madame, par exemple, après quelques années de séjour à Cincinnati, ne sont pas repartis en ces voyages lointains et fashionables, que celle-ci a tant aimés. Elle s’en console, oui, dira-t-elle, parce qu’elle est bonne mère et que l’on se doit avant tout à sa famille. Et si le docteur Dupin bénit aussi à