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NOSTALGIE

comme un coup de poignard dans ses chairs vives.

Oui, c’est bien sa jeunesse, c’est l’âme et la tradition de ses ancêtres, c’est la patrie qui le rappellent en ces lieux.

Cet œil du phare ! Oui, c’est bien l’amour du sol natal qui brille d’un éclat de plus en plus vif à mesure que les ombres s’épaississent à notre horizon ; qui traverse la nuit de nos vicissitudes au vieil âge et nous indique le port du repos éternel où nous attendent les ancêtres !

L’américain avec son patriotisme travesti pourra désormais, revenu chez lui, sous la fumée des usines où s’élabore son bien-être, accuser de son ennui la récurrence plus ou moins rapprochée, sur ce propos raisonner encore et philosopher. Mais Jean et sa femme, pour avoir exhalé la sensation, le sentiment de leur bonheur sous le ciel bleu de la patrie, ne sauront plus qu’en mourir.

Ainsi donc en résumant ces deux états d’âme, Émile Dupin, malgré sa richesse et