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L’ŒIL DU PHARE

Au premier rang de ceux qui les chérissent, se trouve Charles Després, préposé au soin et à la navigation d’un superbe yacht de plaisance. Il en est tout fier, le brave caboteur laurentien, et son beau-frère Jean et sa sœur Rose ont en lui tous les dévouements de l’oncle vivant pour les autres. Quand Charles est au commandement de la nef qui s’ébroue dans les eaux parfois malignes du grand fleuve, les trois mamans ne veulent plus rien craindre. Et la jeune dame Dupin, qui très souvent les accompagne parce qu’elle aime toujours les scènes variantes, est bien près d’avoir pour son courage viril un peu de l’admiration que le vieil Augustin Blouin inspira jadis à son mari.

La grand’mère et Rose Pèlerin ont d’autres plaisirs. Dans la patrie canadienne, c’est la vie paroissiale qui leur rapporte un effluve de leur suave jeunesse. C’est leur âme pendant trop longtemps privée de son culte national, qui se dilate comme autrefois dans les dévotions du terroir, aux exercices de piété où ces dames servent maintenant d’exemples.