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L’ŒIL DU PHARE

tres ? Combien plus naturellement avaient-ils à satisfaire leurs légitimes aspirations, cette âme, dans la dévotion villageoise, cet esprit et ce cœur, dans la bienfaisance et l’admiration reconnaissante des parents et compatriotes canadiens !

Jean n’échappe plus à l’impression générale qui règne dans les deux familles. La contrainte qu’il a voulu tout d’abord exercer sur son esprit, au nom de l’intérêt et pour résister à la suggestion de son cousin, a réveillé chez lui les malaises nerveux qui lui rendent la vie pénible.

Enfin, un dernier événement s’en vient activer cette évolution. La grand’mère Dupin presque octogénaire, tout heureuse d’avoir retrouvé, dans le commerce des âmes défuntes qu’elle a aimées sur la terre canadienne, un renouveau de ferveur pieuse, s’en est allée les rejoindre. Mais en partant elle a fait promettre à son fils de parfaire cette réunion même ici-bas en inhumant ses restes mortels, non dans la terre étrangère, mais là-bas, tout auprès de sa sœur, sous le mausolée de l’amour filial, sous le ciel de la patrie, où l’on passe des heures si