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PATRIE

franchement heureuses de la vie qu’il doit être à regretter de dormir ailleurs celles de l’éternité.

Émile respecta scrupuleusement cette expression de dernière volonté maternelle. Comme son cousin Jean, fils d’un père sans sépulture, il se fit un devoir sacré d’honorer celle de leurs mères.

La translation des restes de la veuve Dupin au Canada eut lieu à la fin du mois de juin. La nature canadienne brillait alors de toute la splendeur de son renouveau printanier. Et ce jour-là, l’âme émue mais dégagée de toute autre attirance, Émile et Jean s’entendirent enfin sur leur Thabor, et, puisqu’il faisait si bon d’y vivre, ils résolurent d’y dresser définitivement leur tente.

Ce n’est pas la simple villégiature qui les retiendra au castel de Saint-Germain, mais la résidence à demeure pour Jean Pèlerin, dans l’atmosphère vivifiante du pays natal, et pour Émile Dupin, un pied-à-terre, dans l’entre-temps des pérégrinations qu’il entend poursuivre aux pays