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L’ŒIL DU PHARE

européens, maintenant que ni mère ni enfants ne le retiennent plus à Cincinnati.

La fabrique aux mains des intéressés en participation ou des salariés, par cette force acquise qu’elle devra de longtemps encore à l’énergie et aux capitaux de ses fondateurs, pourvoira aux luxueux besoins des deux cousins. L’un et l’autre, en attendant que la jeunesse qui doit les remplacer apparaisse sur la scène sociale, obéiront à l’appel de la mentalité qu’ils se sont faite naguère. Émile Dupin, puisqu’il est cosmopolite, parcourra le monde encore une fois, et Jean Pèlerin reprendra racine dans le terroir qui seul maintenant peut offrir à sa vie des « heures franchement heureuses ».

Mieux que de ses revenus, il vivra de la foi, du souvenir et de l’amour patriotique inconscient de ses pères. Car le patriotisme est une impression subjective qui donne aux choses et aux êtres un caractère unique, qui entretient dans notre cœur le désir inné d’en jouir en les conservant comme un patrimoine familial.

Non, la patrie, ce n’est pas le bien-être ; la patrie, c’est un sentiment.