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Page:Chouinard - L'arriviste, 1919.djvu/118

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LA CIGALE DEVIENT FOURMI

possibilité d’accommodement avec un homme tel que Larive, indépendant de fortune, et non « encarcané », on savait cela.

Oh ! oui, les cartes étaient bien mêlées dans cette partie, et il n’était pas facile de tabler sûrement sur les atouts vainqueurs. Quel était l’intrus, le parasite, le trouble-fête dans cette élection unilatérale ? L’homme du peuple non prévenu, choisi, amené, proposé aux suffrages spontanément, presque à l’encontre de sa volonté, ou bien l’homme de la convention truquée, aux agissements ténébreux, mais accrédité en haut lieu ?

On en parlera beaucoup, en ces tristes semaines, au village comme à la ville, dans les grands journaux comme à la table du paysan, de ces deux condisciples du collège, qu’une longue liaison avait préparés à la vie réelle, sans que le feu d’une amitié de jeunesse pourtant sincère eut pu radicalement détruire ces germes secrets de suspicion délétère, d’une part, et d’ambition envieuse, de l’autre, qui maintenant se développeront au grand