Page:Chouinard - L'arriviste, 1919.djvu/218

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croyait pouvoir à son tour lui imposer ses conditions. Il n’allait pas assurément solliciter de nouveau ou chercher à capter la faveur populaire aux élections générales qui s’annonçaient ; car l’on peut être arriviste osé sans être nécessairement extravagant.

La session terminée mettrait fin au parlement, et la grande préoccupation actuelle de la plupart de nos gens politiques était de bien finir afin de pouvoir recommencer. Quant à Larive, il lui fallait plutôt voir à changer, à atterrir, si vous voulez, à l’endroit le plus éminent, afin de ne pas paraître déchoir. Un homme de sa valeur, n’est-ce pas, devait-il risquer de nouveau son avenir dans les aléas du suffrage populaire, où le succès s’achète parfois au prix de tant de bassesses ! Faudrait-il encore affronter cet électorat de plus en plus insurgé contre lui, nous savons pourquoi ? Non, assurément ; le plus sage parti était de savoir profiter du grand crédit dont il jouissait, d’autres diraient qu’il avait si chèrement