Page:Chouinard - L'arriviste, 1919.djvu/219

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acquis, et quant à user d’audace derechef quelque part, c’était en haut qu’il entendait cette fois s’y exercer.

Durant les derniers jours de la session, monsieur le ministre de Bellechasse n’a rien diminué de son faste. Banquets où l’on parle pour le public, entretiens avec les journalistes, où l’on fait écrire sa louange, tout lui servira de réclame, pour le tenir bien en vue et conjurer l’oubli encore plus à craindre pour un arriviste de sa farine que le mépris lui-même.

On est donc prié de croire qu’il ne se reproche rien dans ses confidences à l’oreille des gens qui ont bien dîné, comme à celle des scribes qui griffonnent sous sa dictée. Il leur fera entendre combien il a dû y employer de force de caractère, pour s’interposer comme il a fait, s’immoler peut-être sur l’autel du vrai patriotisme et sauver sa race d’un péril imminent, que tous ne voyaient pas comme il le voyait, singulièrement aggravé par les écarts de langage, les manifestations