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LA CANDIDATURE

De son côté Guignard ne résistera pas longtemps au tourbillon de la vie politique dont il a eu l’imprudence de s’approcher, si l’on peut dire, et qui l’entraînera avec tant d’autres, à des espérances, des aventures, et des déboires. Mis en train par ses écritures et ses polémiques, dont le succès dans la presse fut pour lui une révélation de ses possibilités, on le verra bientôt donner de sa parole sérieuse et entraînante à la tribune électorale.

La première fois qu’il en courut l’aventure, ce fut dans le comté de Bellechasse, où trois générations de sa famille avaient conservé son nom sans tache, si l’on veut, mais encore sans grand retentissement. Il y avait, ce jour-là, assemblée politique presque tumultueuse sur la place publique de S. Raphael, où l’on discutait le choix d’un candidat pour une élection prochaine. Un brave industriel du comté, très-malade de la fièvre de la candidature, ne voulait rien céder de sa prétention et de son droit, disait-il, au professionnel de la ville qui battait éga-