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Page:Christen - L'Hygiène dans l'armée japonaise, 1911.pdf/15

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individuel d’hygiène du troupier japonais. Je voulais vous le faire aussi court que possible et je m’aperçois que j’ai dû vous paraître un peu long ; mais je tenais à bien faire ressortir à vos yeux l’esprit méticuleux et pratique qui a présidé à la rédaction de ce petit manuel. On aurait beau chercher, on n’y trouverait pas une phrase superflue ; en vain aussi y chercherait-on une omission. Rien n’est oublié, chaque mot y est bien à sa place, tout est clair, net, précis et bien fait pour frapper l’esprit d’un homme, même d’une culture intellectuelle un peu fruste, et être compris de lui. À une époque où le « capital-homme » prend de plus en plus de valeur, il est vraiment regrettable que rien de semblable n’existe encore actuellement chez nous.

Grâce à ces excellentes prescriptions d’hygiène générale, qui furent du reste scrupuleusement observées du haut en bas de la hiérarchie militaire, la morbidité de l’armée japonaise pendant la campagne de Mandchourie fut réduite au minimum.

En Mandchourie, la variole court les rues des villes et des villages. On y rencontre sans cesse des malades, la figure couverte de pustules en voie de dessiccation, qui propagent leur mal de porte en porte. Or, aucun soldat de l’armée nipponne ne fut atteint de variole, parce que tous les hommes avaient été vaccinés au départ du Japon. Ceux qui l’avaient été sans succès étaient revaccinés à leur arrivée en Mandchourie. Pour cela, l’Institut vaccinogène de Tokio a, durant la campagne, fourni plus de 350 000 tubes de vaccin. C’était là une excellente mesure dont la négligence nous a coûté bien cher en 1870. En effet, tandis que l’armée allemande, où tous les soldats avaient été vaccinés ou revaccinés, ne perdait en tout que 314 hommes de variole, l’armée française