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CHRISTIAN FREDERIKS DAGBOK 1814.


Octbr. 14—26

ma dernière excursion sur les rochers norvégiens. — Le comte Vargas et Brock m'accompagnèrent.

Durant mon séjour à Frederiksværn je reçus des dépêches d’Anker apportées par son frère et remises dans mes mains par le Courier Lieutn. Bing. Anker ayant été jusqu'à la fin de Septembre privé de mes nouvelles, ces dépêches ne continrent que des raisonnements bons à faire loin du théâtre des événements impérieux qui avoyent influés sur le sort de la Norvège. Il parlait beaucoup et avec raison de la garantie nécessaire des puissances alliées et surtout de l’Angleterre pour l'état politique futur de la Norvège — J'envoyais ces dépêches avec mes remarques au Conseil d’Etat norvégien, qui m’envoya la même dépêche en duplicat reçue par une autre voie —

J’écrivis au Général Anker pour le remercier de sa mission actuellement terminée —

Un comte Holstein Holsteinbourg qui possède des terres en Seelande et qui est très zélé pour le bien, le même qui dans le mois d’Avril m’avait envoyé un mémoire raisonné sur les constitutions, s'étoit porté en Norvège sur son propre bâtiment chargé de grains dans l’intention d’offrir ses services à la belle cause que j’avais défendue; il étoit arrivé trop tard en Norvège mais il s’empressa de me marquer son intérêt et sa douleur sur ma position actuelle, je lui remis le discours tenu à l’ouverture de la Diète qui rectifia son opinion et je lui proposai de me suivre en Dannemarc sur le même brig, ce qu’il accepta avec reconnaissance; j’aime les sentimens et la droiture de ce gentilhomme.

Un [prêtre][1] de Selande nommé Strøm qui a la manie de voyager et qui s’étoit porté en Norvège parle même intérêt que le susnommé; qu’une mauvaise fortune avait mené deux fois dans les ports de Suède, mais qui malgré cela avait dompté toutes les difficultés pour arriver jusqu’à Christiania, eut de même la permission de me suivre à bord du Brig et je lui fournis les secours d’argent nécessaires; cet insensé étoit venu en Norvège avec 50 écus Rigsbanc en poche et il me dit qu'il possédait le secret de voyager le plus économiquement possible tant à pied qu’avec des voitures de retour. — C’est un homme

  1. Formentlig: pasteur.