débonnaire ; qui est tel que le proffit et utilité partant de cest œuvre, m’a induict à le translater. Et par semblable raison, i’espère que tu prendras en gré ce mien labeur et effort. Adieu. »
Après la traduction des trois poèmes de Dolet, viennent quelques dixains et huictains de Claude Cottereau, précédés de la lettre à Dolet dont j’ai déjà cité une partie et qui se termine ainsi : « Aiant entendu que le livre que tu as composé en latin sur l’avant-naissance de ton filz estoit traduict en francoys, et que tu deliberoys de l’imprimer, ie t’ay bien voulu envoyer ceste mienne facture : non pour aultre chose toutesfoys, que pour démonstration de l’amytié que ie te porte. Et si messieurs les Rithmartz de France ne la trouvent selon leur goust, ie ne m’en soucie en rien, moyennant qu’elle te plaise. Adieu amy. »
Le Genethliacum et l’Avant-Naissance respirent les sentiments les plus purs et les plus élevés au point de vue religieux et moral, et il est impossible de croire qu’ils expriment autre chose que les sentiments personnels de Dolet. C’est en parlant du Divin Auteur de toutes choses, que l’homme qui a passé pour athée commence et achève son poème :
Vive Deo fidens ; stabilis fiducia Divum
Tristitia vitæ immunem te reddet ab omni
Religionis amor veræ fert commoda tanta.
Tu ne crede, animos una cum corpore, lucis
Privari usura. In nobis cœlestis origo
Est quædam, post cassa manens, post cassa superstes
Corpora, et æterno se commotura vigore.
Scilicet a summo rerum genitori creati
Sic sumus, ut rapida corpusque animusque necentur
Morte, nec in cœlum pateant ex orbe receptus ?
Non ita. Sunt nobis reditus ad regna paterna
Regna Dei : genus unde animi duxere perennes.
Il est exact, comme l’a fait remarquer Maittaire, que dans