tous les poèmes latins de Dolet et il n’est jamais question de Jésus-Christ et de ses mérites. Mais nous ne devons pas oublier, d’abord, que dans les compositions latines des hommes les plus pieux du siècle, les poètes cherchaient toujours à imiter les anciens et que Deus et Divi sont ordinairement les seules expressions employées en parlant de la Divinité ; de plus, comme Née de la Rochelle l’a fait remarquer avec assez de bon sens : «l’auteur avoit dit dans la lettre qui en tête de cet ouvrage, que la naissance de son fils lui avait fourni l’occasion d’écrire de courts préceptes pour former la jeunesse à la prudence ;» il ne faut donc pas lui faire un crime, s’il ne les a point rédigés en forme de catéchisme ; car alors il aurait eu tort de ne point parler de Jésus-Christ et de ses mérites, ou de ne point définir les trois personnes sous-entendues dans le nom substantif Deus, Dieu.
Mais la traduction, ou plutôt la paraphrase, ne saurait du moins être critiquée à cet égard. Après quelques vers d’introduction, elle commence ainsi :
En premier lieu, ta foy ce poinct tiendra Qu’il est ung Dieu tout puissant et unicque En ses effectz : et si ce sans replicque Tu crois par foy, et en luy ta fiance Soit toute mise (o Dieu quelle asseurance, O quel repos) allors tu congnoistras Comme en tout lieu et honneur accroistras.
Dans la conclusion, l’idée de l’immortalité de l’âme est développée avec beaucoup de force :
La mort est bonne et nous prive du mal, La mort est bonne, et nous oste du val Calamiteux : et puis nous donne entrée Au ciel (le ciel des âmes est contrée) Prends doncq en gré, quand d’icy partiras, Et par la mort droict au Ciel t’en iras.