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Page:Christie - Étienne Dolet, trad. Stryienski, 1886.djvu/386

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ÉTIENNE DOLET

Jam satis afflixit variis te casibus atrox
Fortuna ; sperare incipe
Collige jamque animum ; Cœlum non semper inumbrant
Nubes : redit tandem prior
Lux. Nec ponto alto semper nox incubat aspris
Horrenda tempestatibus.

Marot et Rabelais étaient tous les deux au nombre de ceux qui se réunirent pour féliciter Dolet d’avoir obtenu la grâce du roi et pour prendre congé de lui avant son départ pour Lyon ; et la même année Marot lui adressa une estrenne, qui commence ainsi :

Après avoir estrené Damoyselles,
Amy Dolet, je te veulx estrener.

Dans le second volume des Commentaires[1] il parle du poète en ces termes : «De nos jours, parmi ceux qui écrivent en français, la première place est due à Clément Marot, poète supérieur à tous les autres et très heureux dans ses inspirations poétiques. La seule chose qu’on puisse lui souhaiter c’est que la fortune lui soit moins cruelle, car, jusqu’ici, elle a sans cesse accumulé sur cet homme, qui se distingue par tous les talents, tous les malheurs et tous les outrages possibles, et elle l’a harcelé par les plus terribles persécutions. » Marot écrivit l’ode que voici, pour célébrer la publication des Commentaires :

Le noble esprit de Cicero Romain,
Voyant ça-bas maint cerveau faible et tendre
Trop maigrement avoir mys plume en main
Pour de ses dictz la force faire entendre,
Laissa le ciel, en terre se vint rendre,
Au corps entra de Dolet, tellement
Que luy sans autre, a nous se fait comprendre
Et n’a changé que de nom seulement.

  1. Col. 403.