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LA SEIGNEURERIE ET LES CENSIVES DE DOURDAN.

dépendances, la nomination et provision de tous les offices de judicature et de finance sujets à la casualité, les conciergeries et geôles des prisons. Le fermier général retenait pour sa part les terres des Granges et les domaines usurpés à recouvrer. Il devait chaque année 50 livres au concierge des prisons de Dourdan. Comme exemples du taux de fermage, nous citerons le bail de Gabriel Rousseau, pour six années, à raison de 3,000 livres par an (5 février 1681) ; — celui de Jacques l’Enfant, à raison de 5,000 livres (5 juin 1720) ; — celui de la veuve Deslandres, moyennant 4,000 livres (18 février 1769) ; — celui des Micheau, père et fils, pour 5,300 livres (1790).

Charges du domaine. — On peut dire que la recette ne couvrait pas la dépense, car en dehors des gages des officiers, des frais de justice, d’entretien, etc., il y avait le chapitre des aumônes : 20 livres 15 sols à payer au chapelain du château ; 360 livres au chapitre de Notre-Dame de Chartres, pour l’entretien de la lampe d’or de Marie de Médicis ; la rente de 1,000 livres aux bénédictines du Calvaire de Paris, etc. Il y avait la contribution aux travaux d’intérêt général, voirie, pavage, ponts, etc. La taille du duc d’Orléans à Dourdan, avec ses accessoires, capitation, corvées, etc., monte, en 1790, à 3,720 livres, et les vingtièmes et droits seigneuriaux atteignent 2,574 livres, sans compter d’autres petites impositions à Richarville et aux Granges.

Comme nous le disions en commençant, le vrai, le seul revenu sérieux de Dourdan, c’était la forêt.


§ II

FORÊT DE DOURDAN

Quand le duc Philippe d’Orléans fut mis en possession des revenus de la forêt de Dourdan, il trouva en grand mouvement l’administration forestière et bénéficia tout d’abord des règlements et des réformes introduits par Louis XIV dans cette branche du domaine public.

En exécution de l’arrêt du Conseil d’État du 15 octobre 1661, pour la « clôture générale des forêts dépendant du domaine du roi, » Anne de l’Hôpital Sainte-Mesme, maître particulier ancien et alternatif de la maîtrise des eaux et forêts de Dourdan, venait d’être chargé de faire son rapport[1]. Nous y lisons que la contenance de la forêt de Dourdan est estimée à 2,400 arpents, dont 200 vagues ; que la forêt de Louye y entre environ pour 300 arpents, les bois de Sainte-Mesme pour 600 arpents.

  1. Archives de l’Empire, O. 20,436.