Page:Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 11, 1867.djvu/253

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grands applaudissements, une gloire plus éclatante, plus d’admiration ; on n’applaudit pas autant aux banquets des riches que n’applaudissent aux festins des pauvres, ceux qui en entendent parler. Si vous refusez de me croire, faites-en l’expérience, ô riches, qui conviez des généraux et des chefs d’armée. Conviez des pauvres, remplissez-en votre table, voyez s’ils ne vous applaudissent pas tous, s’ils ne vous chérissent pas tous, s’ils ne vous regardent pas tous comme un père. Les festins du monde ne procurent aucun profit ; ceux dont je parle assurent la conquête du ciel et de tous les célestes biens. Puissions-nous tous les obtenir, par la grâce et par la bonté de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à qui appartient, comme au Père, comme au Saint-Esprit, la gloire, l’empire, l’honneur, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.


COMMENTAIRE
SUR LA DEUXIÈME ÉPÎTRE AUX THESSALONICIENS.



ARGUMENT. – HOMÉLIE PREMIÈRE.

Analyse.

  1. Pour quels motifs saint Paul envoie aux Thessaloniciens cette seconde lettre. – Sur les imposteurs qui prétendent que la résurrection est un fait déjà accompli, qui fondent leurs enseignements sur la parole de l’apôtre lui-même. – De l’enseignement de Jésus-Christ à ses sujets.
  2. Contre l’orgueil qui vient de l’ignorance où l’on est de Dieu. – L’orgueil, commencement de tout péché. – Tourments que causent les passions mauvaises. – Vanité des choses humaines, qui ne sont que de purs songes.

1. En disant dans la première épître : « Jour et nuit nous désirons vous voir, et encore nous n’y résistons plus, et encore nous sommes restés seuls à Athènes, et j’ai envoyé Timothée » (1Thes. 3,10, 1, 2) ; par toutes ces expressions, il marque son désir de se rendre auprès de ceux de Thessalonique. C’est, à ce qu’il semble, parce qu’il n’a pas encore pu satisfaire son désir, c’est parce qu’il lui est impossible de leur communiquer de vive voix les enseignements dont ils avaient encore besoin, qu’il leur écrit cette seconde lettre, destinée à le remplacer auprès d’eux. Il n’était pas allé les voir ; c’est ce que l’on peut conjecturer des paroles de cette lettre même, où il dit : « Nous vous conjurons, mes frères, par l’avènement de Notre-Seigneur Jésus-Christ ». (2Thes. 2,1) Car dans la première lettre il leur disait : « Pour ce qui regarde les temps et les moments, il n’est pas besoin de vous en écrire ». (1Thes. 5,1) S’il avait fait le voyage, une lettre eût été inutile ; mais la question ayant été ajournée, il leur écrit. Il s’exprime ainsi, dans l’épître à Timothée : « Quelques-uns bouleversent la foi, en disant que la résurrection est déjà arrivée ». (2Tim. 2,18) Le but de ces prédicateurs de mensonges était, en étant aux fidèles toute grande et glorieuse espérance, de les décourager devant les fatigues. L’espérance redressait les fidèles, les empêchait de succomber aux maux présents. C’était, pour eux, comme une ancre que le démon voulût briser. Or, ne pouvant leur persuader gaie les choses futures n’étaient que des mensonges, Il s’y prit d’une autre manière ; il envoya de ces hommes perdus qui devaient lui servir à tromper les fidèles en leur insinuant que cette grande et glorieuse destinée avait reçu sots accomplissement. Et tantôt ces imposteurs disaient que la résurrection était déjà arrivée ; tantôt, que le jugement était proche, qu’on allait voir paraître le Christ ; ils voulaient envelopper