Page:Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 11, 1867.djvu/359

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à quand nous percerons-nous de clous et saurons-nous gré de ces maux ? Nous sommes soumis à de cruels tyrans, et nous refusons un bon maître qui n’a point un langage odieux, qui n’est ni fâcheux ni barbare, dont le service n’est pas infructueux, mais qui nous procure des avantages immenses, les biens les plus précieux. Levons-nous donc et convertissons-nous, préparons-nous à bien vivre, aimons Dieu comme nous le devons, afin d’être jugés dignes des biens promis à ceux qui l’aiment, par la grâce et la bonté de Notre-Seigneur Jésus-Christ, avec qui soient au Père et au Saint-Esprit, gloire, puissance, honneur, maintenant et toujours, et aux siècles des siècles. Ainsi soit-il.


Traduit par M. Félix ROBIOU.


COMMENTAIRE
SUR LA DEUXIÈME ÉPÎTRE A TIMOTHÉE.


HOMÉLIE PREMIÈRE.

PAUL, APÔTRE DE JÉSUS-CHRIST, PAR LA VOLONTÉ DE DIEU, SELON LA PROMESSE DE LA VIE QUE NOUS AVONS EN JÉSUS-CHRIST : À TIMOTHÉE, SON FILS BIEN-AIMÉ, GRÂCE, MISÉRICORDE ET PAIX DE LA PART DE DIEU LE PÈRE ET DE JÉSUS-CHRIST NOTRE-SEIGNEUR. (I, 1-2 JUSQU’À 7)

Analyse.
  1. Tendresse de saint Paul pour son disciple Timothée.
  2. Foi héréditaire dans la famille de Timothée. – La grâce est en nous comme un feu qu’il dépend de nous de laisser s’éteindre ou de ranimer.
  3. et 4. Que l’homme n’est jamais exempt de peines et de soucis.

1. Pourquoi cette seconde lettre à Timothée ? L’apôtre avait dit : « J’espère aller vous trouver « bientôt ». (1Ti. 3,14) C’est qu’il ne put le faire. Il le console donc par ses lettres, ne pouvant pas le consoler par sa présence. Timothée était peut-être affligé de l’absence de son maître, et aussi de ce qu’il lui avait fallu se charger du gouvernement des âmes. Si grand et si capable que l’on soit, dès qu’on met la main au timon pour gouverner le vaisseau de l’Église, on éprouve un embarras étrange à la vue des difficultés qui se soulèvent de toutes parts comme les flots de la mer. Il devait surtout en être ainsi alors que l’on n’était qu’au début de la prédication, alors que tout était encore à faire, alors que l’on ne rencontrait qu’hostilités et périls. Ce n’est pas tout, les hérésies commençaient à se montrer, produites par les docteurs du judaïsme ; saint Paul le dit : expressément dans sa première épître. Ici il ne console pas seulement son disciple par sa lettre, mais encore il l’appelle près de lui « Hâtez-vous », lui dit-il, « devenir me trouver promptement » ; et : « En venant, apportez mes livres et surtout mes papiers ». (2Ti. 4,8, 13) Je crois qu’il a écrit cette lettre vers la fin de sa vie : « Je suis », dit-il, « comme une victime qui a déjà reçu l’aspersion » ; et encore : « Dès la première fois que j’ai défendu ma cause, personne ne m’a assisté ». (2Ti. 4,6, 16) Mais il trouve un remède à tout cela, et c’est de ses épreuves elles-mêmes qu’il tire la consolation, et il dit : « Paul, apôtre de Jésus-Christ par la volonté de Dieu, selon la promesse de la vie qui est en Jésus-Christ ». Dès les premiers mots de sa lettre il relève l’âme de son disciple. C’est comme s’il disait : Ne me parlez pas des dangers d’ici-bas ; ils ne font