Page:Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 11, 1867.djvu/490

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Qu’ils sont donc malheureux ceux qui n’obtiennent pas ce bonheur ! Qu’ils sont heureux ceux qui l’obtiennent ! Soyons donc du nombre des heureux, pour acquérir la félicité éternelle en Jésus-Christ Notre-Seigneur, auquel conjointement avec lé Pète et le Saint-Esprit, gloire, honneur et puissance, maintenant et toujours et dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

HOMÉLIE VII.

EMPRESSONS-NOUS DONC D’ENTRER DANS CE REPOS, DE PEUR QUE QUELQU’UN DE NOUS NÉ TOMBE DANS UNE DÉSOBÉISSANCE SEMBLABLE A CELLE DE CES INCRÉDULES. CAR ELLE EST VIVANTE ET EFFICACE LA PAROLE DE DIEU ; ELLE PERCE PLUS QU’UNE ÉPÉE A DEUX TRANCHANTS ; ELLE PÉNÈTRE JUSQUE DANS LES REPLIS DE LAME ET DE L’ESPRIT, JUSQUE DANS LES JOINTURES ET DANS LA MOELLE DES OS ; ELLE DÉMÊLE LES PENSÉES ET LES MOUVEMENTS DU CŒUR. NULLE CRÉATURE NE LUI EST CACHÉE, CAR TOUT EST A NU ET A DÉCOUVERT DEVANT LES YEUX DE CELUI AUQUEL NOUS PARLONS. (IV, 11, 12, 13, JUSQU’À LA FIN DU CHAPITRE)

Analyse.

  1. Combien la foi est salutaire. – Dangers de l’incrédulité. – Rien n’échappe à l’œil de Dieu.
  2. Images énergiques et terribles employées par saint Paul pour peindre la puissance de la parole divine.
  3. La miséricorde de Dieu est une munificence royale. – Les vieillards doivent, comme les jeunes gens, courir dans la carrière de la vertu. – Vices des vieillards contemporains de Chrysostome.
  4. La vieillesse est honorable par elle-même.

1. La foi est une vertu grande et salutaire ; sans elle, nous ne pouvons être sauvés. Mais la foi ne suffit pas, il faut encore mener une vie pure. Voilà pourquoi Paul, s’adressant à ces hommes initiés aux mystères du Christ, leur parle en ces termes. « Empressons-nous d’entrer dans son repos ». – « Empressons-nous », dit-il, « appliquons-nous ». La foi ne suffit pas, il faut y joindre une vie pure et un zèle ardent. Car il faut avoir un zèle véritable et ardent pour monter au ciel. Si des hommes qui avaient enduré dans le désert tant de souffrances et de calamités n’ont – pas été jugés dignes d’entrer dans la terre promise et n’ont pu atteindre cette terre, parce qu’ils s’étaient livrés à la fornication, comment serions-nous jugés dignes du ciel, nous qui menons une vie inconsidérée ; lâche et inactive ? Il faut donc avoir beaucoup de zèle. Mais remarquez que, selon lui, la punition du pécheur ne consiste pas uniquement à ne pas entrer dans le repos de Dieu. Il ne s’est pas borné à dire : Efforçons-nous d’entrer dans ce repos, pour ne pas nous voir privés de si grands biens. Il a ajouté quelque chose qui est bien capable d’éveiller nos esprits. Qu’a-t-il donc ajouté ? Il a continué en ces ; termes : « De peur « que quelqu’un De tombe dans une désobéissance semblable à celle de ces incrédules », ce qui veut dire que nous devons nous appliquer, nous arranger de manière à ne pas tomber, comme, eux. Il nous donne là un exemple, de l’incrédulité humaine. Ne tombons pas où ils sont tombés, dit-il. Mais n’allez pas vous appuyer sur ces mots pour croire que Dieu se bornera à vous punir, comme il les a punis ; écoutez ce que l’apôtre ajoute : « La parole de Dieu est vivante et efficace ; elle perce plus qu’une épée à deux tranchants ; elle pénètre jusque dans les replis de l’âme et de l’esprit, jusque dans les articulations, jusque dans la moelle des os ; elle démêle les pensées et les mouvements du cœur ». Il montre ici la puissance de cette parole de Dieu toujours vivante et immortelle. Ce n’est pas une simple parole, ne le croyez pas, ne vous bornez pas à ce mot : Cette parole est plus perçante qu’un glaive.- Voyez comme il poursuit, et apprenez ici pourquoi les prophètes ont été obligés de parler du glaive, de l’arc et de l’épée de Dieu. « Si vous ne vous convertissez pas », dit le Psalmiste, « il dirigera contre vous son glaive ; son arc est déjà tendu ; son arc est déjà prêt ». (Ps. 7,13)

Si aujourd’hui, après tant d’années, lorsque tant d’événements se sont accomplis, il ne suffit pas à l’apôtre de ce seul mot, la parole de Dieu, pour frapper son auditoire, s’il a besoin de tout cet attirail d’expressions, pour montrer par la compas raison combien la parole de Dieu est puissante, cela était nécessaire à plus forte raison, au temps des prophètes. « Pénétrant jusque dans les replis, de l’âme et de l’esprit ». Que signifient ces mots ? Quelque chose de terrible. L’apôtre nous montre la parole de Dieu séparant l’âme de l’esprit ou pénétrant même les substances immatérielles, et ne se bornant pas à percer les corps, comme le glaive. Il montre ici la punition de l’âme, la parole de Dieu qui en fouille les profondeurs et qui pénètre l’homme tout entier. « Elle démêle les pensées et les mouvements du cœur, et nulle créature ne lui est cachée ».. C’est par là surtout qu’il les épouvante. Vous avez beau avoir la foi, leur dit-il, si cette foi n’est pas accompagnée d’une persuasion pleine et entière, ne soyez pas pleinement rassurés. Dieu jugera ce que vous avez dans le cœur ; car c’est jusque-là qu’il pénètre, pour vous examiner et vous punir. Et pourquoi parler des hommes ? Passez en revue les anges, les archanges, les chérubins, les séraphins, les