Page:Chtchédrine - Trois contes russes.djvu/54

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veut ? répétait Prokoritch en enrageant.

— Mais qu’est-ce que tu comptes faire dorénavant ? lui demandèrent ses clients.

— Maintenant, mes amis, voici comment je raisonne : il ne me reste plus qu’une chose à faire, — mourir ! En effet, il ne m’est plus possible de tromper mon prochain. Je ne veux plus griser le pauvre peuple avec de l’eau-de-vie. Donc, que me reste-t-il à faire, si ce n’est de mourir ?

— Il a raison, dirent ses clients en riant de lui.

— Même, continua Prokoritch, voici ce qui me vient à l’esprit : j’ai envie de briser toute la vaisselle que voilà et de faire couler tout le contenu des tonneaux dans le canal voisin. On est plus sûr ainsi d’éviter la tentation de boire. »

Ici, Arina Ivanovna intervint par ces simples paroles : « Essaye un peu, pour