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Page:Cicéron - Œuvres complètes, Garnier, 1868, tome 6.djvu/49

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,42 SECONDE ACTION

dans votre province ; il l’est encore aujourd’hui, quand tous les autres vous ont abandonné ; vous n’en doutez pas, et nous pouvons le croire. Volcatius u’a donc témoigné aucun ressentiment ; Verres, de son côté, n’a sévi ni contre Volcatius ni contre les Bidinins : mais n’avons-nous pas d’autre preuve que rien ne s’est fait à son insu ? Certes c’en est une grande ; mais voici la plus grande. Comment, a-t-il traité ces Bidinins, auxquels il devait tant en vouloir, pour avoir entrepris d’acheter de lui un décret contre Epicrate, qu’ils n’auraient’ pu poursuivre juridiquement, quand même il ne se fût pas évadé ? II ne se contenta pas de leur assurer la succession échue à Epicrate, il leur livra le patrimoine et toutes les propriétés de cet homme, comme il l’avait fait à l’égard du Syracusain Herâclius, mais d’une manière plus révoltante encore dans celte circonstance, puisque Epicrate n’avait pas même reçu de sommation. C’était déclarer, ce qui ne s’était jamais vu, que toutes demandes contre des absents seraient accueillies par lui. Les Bidinins se présentent, et réclament l’héritage. Les fondés de pouvoir d’Epicrate demandent que l’affaire soit renvoyée devant leurs juges naturels, ou que du moins on procède conformément à la loi Rupilia. Les demandeurs n’osaient s’y opposer : on ne trouvait aucun moyen d’en sortir. Enfin ils imaginent d’accuser Epicrate d’être parti pour frustrer ses créanciers ; ils requièrent en conséquence la mise en

amicus non modo tum fuerit, quamdiu tecum in provincia fuit, verum etiam nunc sit, quum jam a caiteris amicis sis relictus, et tu intelligis, et nos existimaré possumus. An hoc solum argumentant est, nihil isto imprudente factura, quod Volcatius ei non succensuit ? quod iste nec in Volcalium, nec in Bidinos animadvertil ? Est magnum argumentant : verum illud maximum,quod illis ipsis Bidinis, quibus iralus esse debuit, ut a quibus eomperit, quod jure agere eum Epicrate niliil possent, eliamsi adesset, idcirco suum decretum pecunia esse lenlatura : bis, inquam, ipsis non modo illam liaireditatem, quoe Epicrali venerat ; sed, ut in Heraclio Syracusano item in hoc, paullo eliam atrocius, quod Epicrates-appellatus. omnino non erat ; bona :patria fprlunasque ejus Bidinis tradidit. Ostendit enim novo modo, si quisquid ab absente pe- ’ terel, se auditurum. Adeunt Bidini, pclunt haireditalem. Procuratores postulant, ut se ad leges suas rejicial, aut ex loge Rupilia dicam scribi jubeal. Adversarii non audebant contra dicere : exitus nullus reperiebalur. Insimu lant hominem fraudandi causa disccssisse ; postulant, ut bona ppssidere liceat.