Page:Cicéron - Œuvres complètes, Lefèvre, 1821, tome 28.djvu/201

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les ruptures vous n’ayez plus de devoirs à remplir : ce sont les devoirs les plus difficiles, et où l’honnêteté seule vous soutient. On doit du respect à l’ancienne amitié. Il ne faut point appeler le monde à vos querelles ; n’en parlez jamais que quand vous y êtes forcé pour votre propre justification ; évitez même de trop charger l’ami infidèle, etc. » Sacy traite des ruptures dans une partie de son troisième Livre ; il traduit le mot de Caton, dissuendæ magis, quam discindendæ ; mais il n’en nomme pas l’auteur. Ses pensées ne sont le plus souvent que le développement de celles de Cicéron, comme l’ouvrage de madame de Lambert ne paraît être que l’abrégé de celui de son ami. J. V. L.

(22). — XXIX. Plutarque, dans son Traité sur l’Amour fraternel, nous a conservé quelques mots de Théophraste qui expriment la même pensée : Τοὺς μὲν γὰρ ἀλλοτρίους, ὡς ἔλεγε Θεόφραστος, οὐ φιλοῦντα κρίνειν, ἀλλὰ κρίναντα φιλεῖν. Nous devons cette observation à Ruhnken, dans ses notes sur Rutilius Lupus, Livre I, page 23. J. V. L.

(23). — XXIII. Entre Archytas et Lélius, il y avait près de deux siècles, puisque le premier était contemporain de Platon (voyez de Senectute, c. 12). Mais c’est, comme je l’ai dit, pour observer les bienséances du dialogue, que Cicéron évite de faire parler Lélius avec une sorte d’exactitude qui marquerait trop de savoir. Telle est la remarque de l’abbé d’Olivet. Il pouvait ajouter qu’il n’y a réellement point d’anachronisme dans ces mots, ab aliis senibus auditum ; ils expriment seulement la tradition, qui peut se perpétuer de vieillards en vieillards pendant plusieurs siècles. J. V. L.

(24). — XXIV. « Il ne faut pas se permettre d’examiner les défauts de nos amis, encore moins d’en parler ; il faut respecter l’amitié. Mais comme elle nous est donnée pour être une aide à la vertu, et non pas la compagne du vice, il faut les avertir quand ils s’égarent ; s’ils résistent, armez-vous de la force et de l’autorité que donne la prudence des sages conseils, et la pureté des bonnes intentions. Il faut avoir le courage de leur déplaire en leur disant la vérité. On doit pourtant adoucir les termes selon leurs besoins : peu de personnes ont la force de se laisser humilier par la vérité qui les redresse. Mais en même temps qu’on les avertit en particulier, il faut les défendre en public, et ne point souffrir, s’il est possible, qu’ils aient une réputation incertaine. » Madame de Lambert.

(25). — XXV. Voyez chap. 6, note 8.

(26). Ibid. C’est là le sujet du Traité de Plutarque, Πῶς ἄν τις διακρίνειε τὸν κόλακα τοῦ φιλοῦ. Il donne les mêmes préceptes que