Page:Cicéron - Œuvres complètes, Lefèvre, 1821, tome 28.djvu/257

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tribuns du peuple, en faisant serment, aux termes de la loi, qu’accablé par le crédit de ses adversaires, il ne pouvait obtenir justice. Un tel serment, prêté à Rome, par un noble, dans un procès contre des étrangers, était le comble de l’ignominie. Tant de motifs réunis déterminèrent les censeurs à expulser Antoine du sénat.

(10). II. Ernesti (Clavis Ciceron., verb. Sabidius) dit qu’Antoine fut le compétiteur de Quintus. Mais Asconius, dans son commentaire sur les fragments du discours in Toga candida, ne permet point de douter qu’Antoine n’ait brigué la préture en même temps que Cicéron, puisque c’est à lui que s’adresse cette apostrophe : « An oblitus es, te ex me, quum præturam peteremus, etc. »

(11). Ibid. Les personnages les plus considérables se faisaient un devoir de surveiller le dépouillement des suffrages, lorsqu’ils favorisaient un des candidats. Antoine, quoique d’une famille comblée d’illustration, ne put trouver que des hommes de néant pour lui rendre ce bon office.

(12). Ibid. Les sénateurs qui voulaient voyager se faisaient donner une légation libre : en vertu de ce titre, qui ne leur imposait aucun devoir, ils étaient défrayés de tout par les villes où ils passaient. Cicéron dévoila et fit restreindre l’abus des légations libres. Ce passage, que Facciolati traduit dans le même sens que moi, peut signifier aussi que, pendant le temps de sa candidature, Antoine exerça, de manière à se déshonorer, quelques fonctions déléguées par un magistrat supérieur, et qu’il pillait les hôtelleries où il se faisait défrayer.

(13). III. Le texte porte seulement bustum, monument. Ce monument, placé au-delà du Tibre, était celui de Q. Lutatius Catulus. (Senec., de Ira, III, 18 ; Valer. Max., IX, 11, 1 ; Paul. Oros., V, 21).

(14). Ibid. Je lis ainsi tout ce passage. Ibi omni cruciatu lacerarit ; vivo, spiranti, collum gladio sua dextera, etc. Le mot vivum, qui, dans les éditions vulgaires, se trouve après lacerarit, avait été omis dans l’édition de R. Pétréius (in-4o. Paris, 1564), et, je crois, avec raison ; il est au moins inutile, puisque les tourments (cruciatus) ne peuvent être infligés qu’à un homme vivant. Lallemand et plusieurs autres lisent ensuite stanti collum, etc. Les détails affreux que donnent du supplice de Marius Gratidianus, les auteurs cités dans la note 13, ne permettent point d’adopter cette leçon : ayant les jambes brisées, la victime de Catilina ne pouvait se tenir debout. Robert Étienne, Putéanus (Du Puy), etc. lisaient spiranti, au lieu de stanti ; Gronovius, vivo ; Pétréius enfin, vivo stanti. On voit qu’il m’a suffi d’introduire ici la correction indiquée par Robert