Page:Cicéron - Œuvres complètes Nisard 1864 tome 4.djvu/554

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me trompe en croyant que les âmes sont immortelles, je me trompe avec plaisir ; et tant que je vivrai, je ne veux pas qu’on m’arrache une erreur qui m’est si précieuse. Après ma mort, si je ne dois plus rien sentir, comme le prétendent quelques philosophes de bas étage, je n’ai pas à craindre que l’esprit de ces philosophes, anéantis comme moi, se raille de mon erreur. Quand même nous ne serions pas immortels, ce serait toujours un bienfait pour l’homme que de s’éteindre en son temps. Tout est compte dans la nature, tout prend fin, les jours de l’homme comme tout le reste. La vieillesse est le dernier acte de la vie. Un drame qui est trop prolongé fatigue ; quittons la scène, fuyons la satiété et l’ennui. Voilà ce que j’avais à vous dire de la vieillesse. Fassent les Dieux que vous y parveniez un jour, et que votre expérience puisse justifier ce que je viens de vous en apprendre !