Page:Cicéron - Des suprêmes biens et des suprêmes maux, traduction Guyau, 1875.djvu/265

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limites : ainsi l’attestent et la voix de l’évidence, et la nature même de l’infini. Si donc un espace sans bornes stend en tout sens, si des germes innombrables, mus de toute éternité, nagent sous mille formes dans ces plaines immenses, est-il probable qu’il n’y ait eu que notre globe notre firmament de créés, et qu’un si grand nombre d’atomes restent oisifs dans les espaces ultérieurs, surtout si tu considères que notre monde est l’ouvrage de la nature, ce les principes des corps, par leur seule tendance naturelle, sis autre guide que le hasard, après mille mouvements et 1.lle chocs inutiles, se sont enfin réunis, et ont construit les masses particulières auxquelles la mer, la terre, le ciel et les animaux doivent leur origine ? Tu es donc forcé de convenir qu’il a dû se former ailleurs d’autres agrégats, semblables à celui que l’air embrasse dans son enceinte immense.

D’ailleurs, toutes les fois qu’il y a de la matière en abondance, un espace pour la recevoir, que nul obstacle n’arrête s mouvement, il doit nécessairement se former des êtres. si, avec cela, le nombre des éléments est tel qu’aucune astence humaine ne puisse suffire à les compter, s’ils ont, pur se réunir ailleurs, les mêmes facultés et la même nature ce les atomes de notre monde, il faut avouer que les autres régions de l’espace ont aussi leurs mondes, leurs hommes et leurs animaux divers.

Ajoute à cela qu’il n’y a point dans la nature d’individu uique de son espèce, qui naisse et croisse isolé, et qui ne fasse partie d’une classe nombreuse : c’est ce que tu remarqueras dans les animaux, les féroces habitants des montagnes, et les hommes, et les muets habitants de l’onde, et les viatiles. La même raison doit nous persuader que le ciel, la terre, le soleil, la lune, la mer et les autres corps de la nature nr sont pas uniques, mais qu’il existe d’autres corps semblables eux et en nombre infini, puisque leur durée est limitée et qu’ils sont soumis à la naissance, comme toutes les espèces ce nous voyons généralement composées d’un grand nombre d’individus.