deux principes, la matière dont tout est fait, et ce qui donne la forme à chaque chose, ils n’ont parlé que de la matière, et ils n’ont pas dit un mot de la cause efficiente de tout. Voilà en quoi ils ont manqué l’un et l’autre ; mais voici les erreurs propres d’Épicure.
Il prétend que les atomes se portent d’eux-mêmes directement en bas, et que c’est là le mouvement de tous les corps ; ensuite l’habile philosophe venant à songer que, si tous les atomes se portaient toujours en bas par une ligne directe, il n’arriverait jamais qu’un atome pût toucher l’autre, il a subtilement imaginé un mouvement imperceptible de déclinaison, par le moyen duquel les atomes venant à se rencontrer s’embrassent, s’accouplent, adhèrent l’un à l’autre. Je vois ici une fiction puérile, et je vois en même temps qu’elle ne peut même être favorable à son système. En effet, c’est par une pure fiction qu’il donne aux atomes un léger mouvement de déclinaison, dont il n’allègue aucune cause, ce qui est honteux à un physicien, et qu’il leur ôte en même temps, sans aucune cause, le mouvement direct de haut en bas qu’il avait établi dans tous les corps. Et cependant, avec toutes les suppositions qu’il invente, il ne peut venir à bout de ce qu’il prétend. Car, si tous les atomes ont également un mouvement de déclinaison, jamais ils ne s’attacheront ensemble. Que si les uns l’ont, les autres point : premièrement, c’est leur assigner gratuitement différents emplois que de donner un mouvement direct aux uns, et un mouvement