nous remettrons à une autre fois ce qui regarde la physique ; je vous prouverai alors la déclinaison des atomes, et la grandeur du soleil telle qu’Épicure la suppose, et je vous ferai voir qu’il a repris et réformé très-sagement beaucoup de choses dans le système de Démocrite. Quant à présent, je ne parlerai que de la volupté, et je ne dirai rien de nouveau ; mais je ne laisse pas d’espérer de vous convaincre. — Je ne suis point opiniâtre, lui répondis-je ; je vous promets de vous donner mon assentiment, si vous pouvez me prouver ce que vous avancez. – Je le ferai, ajouta-t-il, si vous demeurez dans la même disposition que vous témoignez. Mais j’aimerais mieux parler de suite, que d’interroger ou d’être interrogé. — Comme il vous plaira, lui dis-je. — Voici son discours[1].
SECONDE PARTIE
Exposition de la morale d’Épicure.
CHAPITRE IX.
Le souverain bien est le plaisir.
Morale du plaisir.
« Je commencerai d’abord, dit-il, par garder la méthode d’Épicure, dont nous examinons la doctrine ; et j’établirai ce que c’est que le sujet de notre dispute, non pas que je croie que vous l’ignoriez, mais afin de procéder avec ordre.[2]
Nous cherchons donc quel est le plus grand des biens :
- ↑ Enfin nous entrons dans le vif du sujet. On est trop souvent forcé, en lisant Cicéron, de se rappeler les paroles de Montaigne : « Ses préfaces, définitions, partitions, étymologies consument la plupart de son ouvrage; ce qu'il y a de vif et de moëlle est étouffé par ses longueries d'apprêt » (Ess., II, x.)
- ↑ Cf. Diog. L., X, 37, et les Extraits.