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Page:Cicéron - Des suprêmes biens et des suprêmes maux, traduction Guyau, 1875.djvu/61

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Le même raisonnement s’étend bien loin ; car ce qui donne ordinairement un beau champ à l’éloquence, et principalement à la vôtre, lorsqu’en rapportant les grandes actions des hommes célèbres vous faites entendre qu’ils n’y ont été excités par aucun intérêt particulier, mais par le seul amour de la vertu et de la gloire, se trouve entièrement renversé par l’alternative que je viens de poser, ou qu’on ne se dérobe à aucune volupté que dans la vue d’une volupté plus grande, ou qu’on ne s’expose à aucune douleur que pour éviter une douleur plus cruelle.

CHAPITRE XI.

QU’EST-CE QUE LE PLAISIR ?

Mais c’est assez parler, en ce moment, des glorieuses actions des grands personnages : ce sera bientôt le lieu de faire voir que toutes les vertus en général tendent à la volupté.

Il faut maintenant définir la volupté, pour ôter aux ignorants tout sujet de se tromper, et pour montrer combien une secte qui passe pour être toute voluptueuse et toute sensuelle, est réellement grave, sévère et retenue. Nous ne cherchons pas, en effet, la seule volupté qui chatouille la nature par je ne sais quelle douceur secrète, et qui excite des sensations agréables ; mais nous regardons comme une très-