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Page:Cicéron - Des suprêmes biens et des suprêmes maux, traduction Guyau, 1875.djvu/95

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augmente point la volupté de ne point souffrir, à laquelle je ne sais pourquoi vous donnez le nom de volupté.

CHAPITRE IV.

L'ABSENCE DE DOULEUR, ÉTAT INTERMÉDIAIRE ENTRE LE PLAISIR ET LA DOULEUR.

- Eh ! reprit-il, quoi de plus doux que de n'avoir point de douleur ? - Je le veux bien, lui dis-je : car ce n'est point encore là de quoi il est question ; mais cela fait-il que la volupté soit la même chose que l'absence de douleur ? - La même, sans doute, et l'absence de douleur est un plaisir si grand qu'il n'en peut exister de plus grand. - Pourquoi donc, en mettant ainsi le souverain bien à n'avoir point de douleur, ne vous attachez-vous pas à soutenir uniquement cela seul ? Et qu'est-il nécessaire d'amener la volupté au milieu des vertus, comme une courtisane dans une assemblée d'honnêtes femmes ?

Mais vous direz qu’il n'y a rien d'odieux dans la volupté que le nom, et que nous n'entendons point quelle est la volupté d'Épicure. Toutes les fois qu'on me dit une chose de cette nature (et on me la dit souvent), j'avoue que, quelque modéré que je sois dans la dispute, je ne laisse pas de me surprendre un léger mouvement de colère. Quoi ! je n'entendrais pas ce que le mot ήή veut dire en grec, et celui de volupté en notre langue ! Laquelle donc des deux langues est-ce que je n'entends pas ? Et puis, comment se pourrait-il faire que je ne le susse point, et que tous ceux qui ont voulu être