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Page:Cirbied - Grammaire de Denys de Thrace, 1830.djvu/19

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XVI

Les Romains, héritiers des arts et des sciences de la Grèce, s’occupèrent aussi de glossologie ; ils y apportèrent même plus de méthode et de clarté. Varron, Quintilien, Linæus-Pompeïus, Verrius-FIarcus, Probus-Valérius, Diomède, Donatas-Ælius, Priscianus, Servius-Honoratus-Maurus, et beaucoup d’autres savans de Rome suivirent l’exemple des Grecs, et contribuèrent par leurs ouvrages à perfectionner la langue latine. Suétone écrivit l’histoire des illustres grammairiens romains : enfin Putschius donna, au commencement du xviie siècle, une série de plus de trente grammairiens latins parvenus jusqu’à nous.

Depuis le ive siècle de l’ère vulgaire, l’Arménie est une des contrées qui se sont le plus signalées dans l’étude des langues et de la grammaire ; elle a produit beaucoup d’hommes célèbres en ce genre de littérature. L’histoire de ce pays en nomme au moins cent, et nous en avons cité environ trente dans la préface de notre grammaire arménienne publiée en 1823. Leurs anciens glossographes recommandent aussi expressément l’étude des dialectes particuliers ; ils veulent qu’on s’applique à connaître les principales langues des temps antérieurs, et surtout celles des peuples voisins, qu’on s’occupe de recherches sur l’étymologie, l’histoire et les antiquités pour y puiser de nouveaux éclaircissemens sur l’origine des mots et sur leur transmission d’une langue dans une autre[1].

  1. Manuscrit Arm. No 127, feuillet 48.