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Page:Cirbied - Grammaire de Denys de Thrace, 1830.djvu/21

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XVIII
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dont il reste des traces ; à force de les comparer, de les analyser, de les disséquer, pour ainsi dire, ils y ont retrouvé une partie des idiomes anciens ; et en indiquant les lacunes immenses qui sont encore à remplir sur plusieurs points, ils ont ouvert à leurs successeurs les routes qu’il fallait suivre dans ces curieuses investigations.

Nous avons remarqué déjà que les premiers poètes ou grammairiens ont dû s’attacher uniquement aux formes purement grammaticales, qu’ils ont cherché à rendre les locutions plus régulières, à fixer la signification des mots, à leur assigner dans les phrases une place convenable, à en adoucir la prononciation pour les rendre à l’oreille moins durs, moins choquants. Les maîtres qui les ont suivis et surtout ceux du moyen âge, ont fait faire à la science des progrès d’un autre genre. Ils ont donné au discours plus de force, plus de clarté, plus de grâce, en y appliquant les règles de la logique qui parlent à la raison, en imaginant des tournures élégantes qui flattent l’esprit. Ces tournures élégantes constituent ce qu’on appelle en grec ἡ ῥητορικὴ, la rhétorique ; en arménien Djardasanoutioun, Ճարտասանութիւն locution ingénieuse.

Il serait sans doute fort intéressant de connaître en détail par quels degrés successifs le langage des hommes est parvenu au point de perfection où les modernes l’ont trouvé : on n’aura jamais là-dessus que des conjectures : nous ne savons pas même à qui nous devons les accens, les signes de la ponctuation ; les anciens ouvrages qui auraient pu nous mettre sur la voie,