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XI
LA BATAILLE DES LOYERS


Nous n’avions pas encore choisi nos places, la première venue avait été la bonne, et nous étions là, pêle-mêle, en bons camarades, tous bien décidés à nous atteler à la besogne et à faire de notre mieux.

On était encore sous l’impression de la manifestation grandiose et toute spontanée faite en réjouissance de la proclamation de la Commune, sur la place de l’Hôtel-de-Ville devenue, en un jour, la véritable place du Peuple et de la Révolution.

Les cœurs étaient chauds et les imaginations enfiévrées.

Les jeunes serraient la main aux vieux lutteurs qui avaient brisé avec l’Assemblée de Versailles pour venir reprendre, à la Commune, leur poste de combat. Leur modestie les rendait plus sympathiques encore.

En somme, il n’y avait ni vieux ni jeunes : nous avions tous le même âge pour la lutte et le même dévouement à la cause.

Il n’y avait pas de temps à perdre, et nous le savions. Le peuple était à bout de ressources et de patience. Les armoires, les commodes étaient aussi vides que les porte-monnaie, et que les estomacs,