vant eux s’ouvraient plusieurs allées éclairées par la lune, mais elles restaient désertes.
— Serait-ce le cri d’une véritable chouette ? murmura Dauriac.
— Qui sait ? Mais… chut…
Le cri retentit une troisième fois si prés d’eux que Dauriac tourna la tête, croyant que l’oiseau nocturne était près de lui.
Au même moment, une ombre silencieuse passa à deux pas des jeunes gens : elle avançait lentement, dissimulée dans l’obscurité projetée par les arbres et les taillis, derrière lesquels les observateurs s’étaient dissimulés. Savanne avança prudemment la tête. Il devina plutôt qu’il ne vit la silhouette d’un homme de haute stature enveloppé dans un long manteau, le visage caché sous les bords d’un large chapeau de feutre. L’inconnu s’arrêta au coin d’une allée. Puis une autre ombre parut et vint à lui. Cette fois, c’était une silhouette féminine.
Les deux mystérieux personnages se parlèrent ainsi à voix basse pendant près de dix minutes. Puis, ils s’avancèrent dans l’allée, vers l’endroit où étaient dissimulés nos deux amis. Ceux-ci étaient tout yeux et tout oreilles. L’inconnu avait entr’ouvert son manteau qui laissait entrevoir un veston ou un justaucorps d’un rouge foncé. Le visage était plongé dans l’ombre ; mais on distinguait une barbe très noire et des yeux brillants.
— Le Chasseur Rouge ! murmura Savanne.
— Et la Sorcière, sans doute, ajouta Dauriac.
La femme portait un manteau sombre et sur la tête une espèce de mante qui cachait ses traits.
Les deux inconnus passèrent. Dauriac et Savanne saisirent quelques mots de leur conversation.
— Et il n’a rien dit ? demandait le Chasseur Rouge.
— Rien, répondait la femme.
— Il faudra agir.
— Oui, il faut qu’ils meurent tous deux.
— Nous aviserons. As-tu vu…