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Page:Clar - Les Jacques, 1923.djvu/166

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LES JACQUES

Grégoire voulut aller voir. Agile il descendit, et l’exclamation qu’il poussa les fit arrêter. L’apprenti de Frappe-Fort remontait, on l’entoura.

— Qu’as-tu vu ?

— Ce que j’ai vu, répondit-il un peu pâle, mais les yeux brillants, un cadavre à demi dévoré. Et savez-vous lequel ?

— Comment veux-tu que nous sachions.

— Le cadavre de sire Harold de Coucy.

— Brin de Dieu ! s’écria Rouge Le Bâtard, pour celui-ci de mes parents, qui dut rentrer un soir plus ivre encore que de coutume, la Providence s’en est chargée. Aux autres, à présent. Hardi les garçons, à Coucy !

À Coucy, Frappe-Fort avait déjà besogné. Chose inouïe et qui marqua dans maints endroits la révolte des Jacques, ce château menaçant, cette forteresse imprenable, le forgeron et ses compagnons y entrèrent presque sans lutte. La peur fut une traînée de poudre irrésistible qui paralysa les assaillis. Devant une troupe de paysans, d’artisans résolus à se faire justice et payant d’audace, si peu guerriers pourtant d’équipement, la garnison de Coucy prit la fuite. Plus courageux, un valet voulut défendre le second pont-levis que nul ne songeait à relever. Il s’écroula, assommé.

La vieille Alyse et la chienne Louvette cheminaient à leur tête.

Dans la salle des preux s’égayait une rieuse assemblée. Galamment étendu en une souple robe de

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