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LES JACQUES

repos, le sire de Coucy écoutait Jacqueline de Boisjoly jouer de la cythare, tandis que Margaine de Coucy contemplait en riant le jeune Enguerrand enseigner un pas de danse à sa sœur Liliane. En son oratoire, s’était retirée Agathe de Coucy. Accorte sous un accoutrement ponceau, allant à merveille à sa beauté brune, Jacqueline de Boisjoly quêtait mignardement un compliment de son suzerain. La tapisserie vivement soulevée brisa net son sourire. Un domestique qui servait aux cuisines entrait presque courant et, hagard, tombait à genoux au milieu de la pièce. Noble sire, gémissait-il, ils sont entrés dans le château, une bande de démons, nous allons tous périr ! De courroux, Enguerrand de Coucy s’était levé, disant : — Qu’est-ce cela ? Et appelant le valet qui se tenait toujours à la porte : -Gilles, jetez-moi ce serf en une basse-fosse, il y reprendra ses esprits. — Noble sire, je vous fais serment… Déjà on l’entraînait vers le donjon. — Qu’a voulu dire cet homme ? balbutia Jacqueline, toute pâlie. — Vous n’allez pas, ma mie, prendre effroi du discours d’un fou. Qui pourrait pénétrer sans notre vouloir en notre citadelle, railla le sire de Coucy. - 165 -

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