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LES JACQUES

Jacqueline se mit à rire, quoique point entièrement rassurée. · Certes, dit-elle, mais ne sentez-vous point certaine odeur de roussi ? Pour lui répondre, la cloche d’alarme se mit à sonner, et comme elle tenait les yeux attachés à la tapisserie, Jacqueline de Boisjoly reculait, folle de terreur, criant d’une voix qui s’étranglait : − Là !… là !.. Une forme hideuse causait son épouvante. Ce devait être une vieille femme, ce corps décharné sous des loques pendantes, ces cheveux blancs salis et en désordre, ces prunelles féroces, cette main desséchée qui tenait par son collier une chienne semblable à une louve. Là… là… répétait Jacqueline. Plus surpris encore qu’inquiet, le sire de Coucy appela : Gilles ! Nul ne vint, cette fois. Liliane se jetait dans les bras de son frère, Margaine s’était à peine détourdée, dédaigneuse. Riant d’un rire horrible, l’apparition se mit à parler d’une voix rauque : — Taïaut… taïaut !… la chasse… va, Louvette… va, ma belle !… Taïaut… ah ! ah !… c’est la chasse qui recommence… ah ! Luc… Luc… dans le fossé l’autre et les corbeaux qui le déchirent… ah !… taïaut… la chasse !… la chasse ! La vieille et la chienne avaient bondi. Derrière - 166 -

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