Page:Claretie - Bouddha, 1888.djvu/32

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aux yeux avec une facilité ! Elle n’admettait pas que je pusse rire. Elle n’admettait pas que mon Bouddha, salué d’acclamations joyeuses lorsqu’il avait apparu, étincelant entre les bras du commissionnaire auvergnat, ne fût point odieux à regarder et stupide à manger du foin.

Et je défendais, toujours riant, le Bouddha paisible et doux ! Ah ! ce que mon rire exaspérait Antonia ! Mon cher, elle bondit tout à coup comme une panthère vers la cheminée, allongea la main pour gifler — cette fois furieusement — le bon Bouddha, et… — Ah ! mon pauvre ami, comme elle fut calmée d’un seul coup ! — et… patatras, Bouddha insulté, Bouddha souffleté… « Tiens, ton Bouddha ! tiens, ton Bouddha ! tiens ! tiens ! tiens ! » Bouddha chancela sur le socle drapé et le front en avant, pauvre dieu