Page:Claretie - Jules Sandeau, 1883.djvu/20

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Maupin. Il s’agissait, pour Balzac, de recruter Théophile Gautier pour la Chronique de Paris. Gautier a raconté comment il vit entrer, un beau jour, en 1835, dans sa petite chambre de l’impasse du Doyenné, Jules Sandeau. Le déjeuner chez Balzac qui suivit cette visite est devenu, avec la fidélité de mise en scène, la curiosité de reproduction de Théophile Gautier, tout un chapitre d’histoire intime et de psychologie littéraire. »

Dans une autre étude donnée par un écrivain mort trop tôt, M. Eugène Lataye, au journal l’Artiste (21 février 1858), je trouve un jugement excellent sur Sandeau, et ces pages oubliées du critique disparu, les meilleures qu’on ait consacrées à Sandeau vivant, mériteraient de revivre :

M. Lataye y prouve que ce Sandeau, traité hier par les néo-naturalistes de vil idéaliste, fut, à son heure, un ami de cette « âpre vérité » dont Stendhal proclamait la grandeur souveraine. Oui, Sandeau, au milieu de la mêlée romantique, fut dès ses premières œuvres, un réaliste attendri et profond, étudiant la vie et l’homme sur nature.

La plupart, dit Eugène Lataye, avaient méconnu