Page:Claretie - Jules Verne, 1883.pdf/31

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stacles que la nature courroucée sème sous leurs pas réclament tous leurs efforts. Aussi Verne, original avant tout et dédaigneux du lieu commun, réserve-t-il les tons les plus colorés de sa palette à la peinture de ces types de savants fantasques et de hardis explorateurs qui s’appellent Fergusson, Hatteras, Clowbonny, Glenarvan, Paganel, Arronax, le capitaine Nemo, Michel Ardant, Philéas Fogg. Ce sont vraiment d’amusants personnages, et qui ne doutent de rien. Traverser l’Afrique en ballon, atteindre la mer libre du pôle à travers les banquises et les plaines de glace, pénétrer jusqu’aux entrailles de la terre pour sortir par l’orifice d’un volcan, s’élancer vers la lune dans la cavité d’un boulet gigantesque ; tout cela n’est pour eux que jeux d’enfants, et l’imagination de Jules Verne possède tant et de si précieuses ressources que le lecteur doute et se demande si cela est arrivé. Quel est le point précis qui sépare la fiction de la vérité ? L’auteur n’a-t-il fait que devancer les découvertes futures de la science, qui permettront de réaliser, dans un siècle, tous ces étonnants voyages ?