Page:Claretie - La Frontière, 1894.djvu/169

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

vie, ils allaient mesurant de l’œil les efforts parallèles des Italiens glissant ou sautant sur le versant et gagnant du terrain, eût-on dit. Oui, rapides, admirablement entraînés, ces Piémontais, ces montagnards aux jarrets d’acier, avançaient, avançaient vers le drapeau. Et bien que fabriqué par hasard, ce drapeau, ce chiffon, c’était un drapeau français, un drapeau pareil à celui qui flotte au-dessus des têtes, au centre du régiment, dans les batailles ! Et ils le saisiraient, même pour le tendre et le rendre ? Et ils y toucheraient ? Eux, les rivaux, les étrangers.

Toute l’ardeur généreuse, admirable, absurde et sublime qui fait les héros, pousse aux sacrifices, aux immortelles folies, toute la passion de renommée, l’amour de l’idée et le dévouement à un sym-